Pleins feux sur la 5e étape de construction
Depuis l’appel à projets en vue de la 5e étape de construction du CST en 2016, Sabine Bachmann, qui travaille à l’Office fédéral des constructions et de la logistique OFCL, assume la direction du projet. Elle nous en dit plus sur ces travaux qui vont changer le visage du complexe tessinois.
En quoi consiste exactement la 5e étape de construction du CST?
Sabine Bachmann: Dans le cadre de cette 5e étape, un nouveau bâtiment d’hébergement, commencé en 2022, verra le jour cette année. Puis c’est un nouveau centre de natation, dont les travaux ont débuté en 2023, qui sera mis en service en 2029. En 2016, l’OFCL avait organisé un appel à projets en procédure ouverte à l’intention des bureaux généraux d’études pour la construction d’un nouveau centre de natation. Ce concours a été remporté en 2017 par la communauté de soumissionnaires Studio Burkhardt + Stücheli Pestalozzi Schiratzki Architekten.
La première phase de cette étape de travaux, la construction du bâtiment Ostello Dono nazionale svizzero, arrive déjà à son terme. Pouvez-vous nous décrire ce nouvel édifice?
Il s’agit d’un bâtiment d’hébergement de cinq étages. Il bénéficie d’un accès fonctionnel via des coursives extérieures typiques de la région. Les chambres, d’un standard comparable à celui des auberges de jeunesse, possèdent chacune leur propre salle de bain. Le rez-de-chaussée comporte deux salles de théorie et des locaux annexes. Les quatre autres étages comptent deux à trois chambres quadruples et dix chambres qui, selon les besoins, peuvent accueillir une ou deux personnes. Deux étages disposent d’une chambre double accessible aux personnes à mobilité réduite. Chaque étage possède en outre une salle de séjour équipée d’une kitchenette. Ce bâtiment a une capacité d’accueil de 120 personnes, qui peut être portée à 140 si toutes les chambres flexibles sont utilisées en chambres doubles. Il a été conçu selon des principes de durabilité et les standards Minergie. Il est optimisé économiquement en tenant compte de l’ensemble des coûts du cycle de vie. De plus, chaque chambre dispose de son propre balcon. De là, on a une vue magnifique sur l’ensemble du complexe, mais aussi sur le lac et les montagnes. Cette étendue que l’on découvre depuis ce balcon est vraiment magnifique.
Le bâtiment Ostello Dono nazionale svizzero remplacera en quelque sorte le bâtiment Ostello Mezzodì. Pourquoi a-t-on décidé de mettre ce bâtiment historique hors service?
Le bâtiment Ostello Mezzodì est arrivé à la fin de son cycle de vie. Grâce à des interventions statiques, l’activité peut être maintenue jusqu’à l’achèvement du nouveau bâtiment. Dès que celui-ci sera terminé, l’Ostello Mezzodì sera démoli.
Le nouveau centre de natation constituera le point d’orgue de cette 5e étape de construction. Que trouvera-t-on dans ce centre?
Ce nouveau centre comprendra une piscine couverte équipée d’un bassin olympique de 50m et d’une fosse à plongeon dotée de plusieurs plongeoirs allant jusqu’à 10m. Le bassin olympique dispose d’une séparation amovible sur rails grâce à laquelle on peut subdiviser la surface en fonction des besoins. Ce bassin possède aussi un fond mobile qui permet de modifier la profondeur de l’eau. Le centre comporte par ailleurs un couloir de natation équipé d’une installation de nage à contre-courant, deux jacuzzis, un bain d’eau froide, un espace de récupération et de musculation ainsi que des locaux pour le diagnostic de la performance. L’installation extérieure propose un autre bassin olympique de 50m équipé d’une zone de réception pour le saut acrobatique à ski et d’une séparation amovible. La particularité de la piscine couverte réside dans le fait que la façade s’ouvre sur toute la longueur du bassin olympique de sorte qu’en été, on a l’impression de nager dehors.
Comment en est-on arrivé à la décision de remplacer les installations actuelles par trois bassins?
Le projet repose sur le Plan d’action de la Confédération pour encourager le sport approuvé par le Conseil fédéral le 26 octobre 2016 et sur la décision du Conseil fédéral du 29 mai 2019 qui, pour des raisons économiques et opérationnelles, a choisi de construire un nouveau bâtiment plutôt que de rénover les installations existantes. Ce projet, intitulé «Tenero, rénovation et extension de l’infrastructure des piscines et des vestiaires», est présenté dans le Concept de la Confédération concernant les infrastructures sportives.
Comment le fonctionnement des installations de natation est-il assuré durant le chantier?
Le cahier des charges imposait qu’une surface suffisante reste disponible pendant toute la durée des travaux. La nouvelle piscine couverte est construite juste à côté des installations actuelles. Grâce à une planification rigoureuse, ces dernières peuvent être exploitées tout au long du chantier, et ce aussi bien pour la natation que pour le plongeon ou le ski acrobatique. Une cloison sépare actuellement la zone de travaux de la zone accessible au public. Le périmètre du chantier est réduit au strict minimum afin d’affecter le moins possible les activités habituelles.
Qu’est ce qui rend ce centre de natation si particulier?
Sa polyvalence et sa taille: les différentes installations du nouveau centre permettront de répondre aux besoins des divers groupes d’utilisateurs. Elles offriront une grande surface et plusieurs types de bassins pour des usages multiples, le tout en un seul et même lieu.
Quels sont les défis que vous devez relever dans le cadre de ce projet?
Les difficultés concernent surtout la complexité des travaux. Le centre de natation comporte énormément d’installations techniques. C’est en réalité une vraie machine à lui tout seul. L’autre défi, c’est de respecter les coûts prévus car le secteur du bâtiment est actuellement confronté à une forte inflation. Ce projet est vraiment passionnant à mon niveau. J’ai pu le suivre depuis ses débuts et à travers toutes ses phases. C’est un projet qui demande toutefois beaucoup d’endurance, à moi mais aussi à l’ensemble des parties prenantes.
Quel est votre rôle dans ce projet?
Je suis architecte EPFL de formation et je travaille depuis dix ans en tant que cheffe de projet à l’OFCL. J’assume la responsabilité de la 5e étape de construction du CST depuis l’appel à projets qui date de 2016. Ma mission consiste à encadrer l’équipe du projet qui se compose du bureau d’études, qui planifie et réalise le projet, des représentants et représentantes des utilisateurs du CST, qui garantissent que les besoins des utilisateurs sont pris en compte dans le projet, et du gestionnaire d’ouvrage de l’OFCL. Je dois veiller à ce que le projet soit mis en œuvre dans le respect des délais, des coûts et des prestations convenus.
Interview: Wladimir Steimer




