Alessandra, d’où te vient cette passion pour le sport?
Ce sont clairement mes parents qui me l’ont transmise. Toute petite, je les accompagnais en montagne. À trois ans, je faisais déjà du vélo et du ski. Plus tard, j’ai pratiqué la gymnastique. Toutefois, ma plus grande passion était et demeure les sports de plein air. J’aime enfourcher mon vélo, chausser mes skis ou mon snowboard.

Quel est ton parcours académique?
Après le gymnase, j’ai choisi d’étudier les sciences du mouvement et du sport à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Au terme du bachelor, j’ai entamé une formation d’enseignante et un master en physiologie du sport. Durant mes études, j’ai publié mon premier écrit scientifique en collaboration avec le «Human Performance Lab» de la clinique Schulthess à Zurich. Mon parcours professionnel a débuté au sein de cette clinique, au Centre suisse de commotion cérébrale.

Parle nous de ton expérience au Centre suisse de commotion cérébrale. Quelle impression ce travail t’a-t-il laissée sur les plans humain et professionnel?
Ce centre a été créé dans le but de proposer des prestations adaptées, telles que des diagnostics et des programmes de rééducation interdisciplinaires spécifiques, aux sportifs ayant subi une commotion cérébrale ou un traumatisme crânien. Je m’occupais notamment de tester le fonctionnement de l’intégration sensorielle, soit en d’autres termes de mesurer la capacité du cerveau à exploiter correctement les informations provenant des organes donnant le sens de l’équilibre. J’effectuais également des tests cognitifs et je mesurais la réaction du système cardiovasculaire sous effort.
Je suivais les patients pas à pas durant toute leur rééducation. Chaque jour, un nouveau défi m’attendait, des progrès étaient réalisés. J’étais d’autant plus motivée. Et chaque fois que l’un ou l’autre des patients retrouvait une vie normale, j’en retirais une énorme satisfaction.
Outre mon travail direct avec les patients, j’ai collaboré à divers projets de recherche. Ces quatre années passées au centre m’ont sans aucun doute permis d’acquérir une solide expérience professionnelle en matière de diagnostic, de thérapie et de recherche.
Sur le plan personnel, mes patients m’ont beaucoup apporté. Durant la délicate phase de rééducation, il était fondamental de réussir à instaurer un rapport de confiance. Comme la durée de la thérapie pouvait largement varier d’un cas à l’autre, il était très important de continuer à motiver les patients et à les soutenir dans leurs défis quotidiens, professionnels et privés.

Après Zurich, tu as décidé de changer de vie... Pourquoi?
Pendant les dix années passées sur les bords de la Limmat, je rentrais tous les week-ends au Tessin pour retrouver ma famille, mes proches et mes amis. Bien que très heureuse et passionnée par mon travail, j’ai senti qu’il était temps pour moi de retourner au Tessin et de me mettre au service de mon canton. En novembre dernier, avec la pandémie, je suis donc repartie. J’ai d’abord effectué des remplacements dans des écoles en tant qu’enseignante d’éducation physique. Puis lorsque le poste de coordinateur/-trice de sport a été mis au concours au CST, je n’ai pas hésité une seconde. J’ai immédiatement posé ma candidature. Et me voilà!

Tu aimes l’aventure, me semble-t-il?
Pendant mon temps libre, j’adore sillonner la montagne à VTT, découvrir de nouveaux sentiers, paysages et lieux. Sur mon vélo, je peux rouler vite pour avaler des kilomètres ou lentement pour profiter pleinement de la route. J’aime le sentiment de compétition entre les coureurs et les décharges d’adrénaline qui en résultent. La compétition la plus forte en émotions à laquelle il m’a été donné de participer est la Swiss Epic. Il s’agit d’une compétition sur cinq jours avec 420 km de sentiers et
12 000 m de dénivelé qui se déroule aux Grisons. Outre côtoyer de véritables pros de VTT, j’ai découvert des endroits à couper le souffle (dans tous les sens du terme).
Mes parents m’ont également transmis une autre passion, celle des voyages. J’aime m’imprégner de nouvelles cultures et visiter de nouveaux endroits, de préférence toujours en mode sport. J’ai, par exemple, fait le tour de l’Annapurna (Népal) à VTT, pratiqué le freeride au Japon et surfé à Bali.

Que peux-tu apporter au CST sur les plans professionnel et personnel?
Sur le plan personnel, je dirais certainement beaucoup d’énergie positive. Je préfère voir le verre à moitié plein. Cela est certainement dû à ce que j’ai vécu à Zurich et lors de mes voyages. Après, selon la situation, je peux être joyeuse, partager mon amour de la vie ou manifester mon empathie.
Sur le plan professionnel, j’aimerais apporter ma contribution à la promotion du sport au Tessin et transmettre ma passion à nos jeunes. J’ai pour habitude de mettre tout mon cœur dans chaque chose que j’entreprends. Par ailleurs, je pense que le CST est doté d’un grand potentiel de développement et je vais tout mettre en œuvre en ce sens en apportant de nouvelles idées et mon expérience de vie.

Te verra-t-on pédaler sur les routes du CST?
Bien sûr! *grand sourire*J’ai toujours mon vélo à portée de main. C’est le meilleur moyen pour se déplacer dans l’enceinte du CST, été comme hiver.

Texte: Althea Crincoli